suppôt

suppôt

suppôt [ sypo ] n. m.
• fin XIIIe; lat. suppositus « placé au-dessous »
1Vx Employé, subalterne. « Suppôt de justice » (Boileau).
2(XVIIe) Mod. littér. Partisan (d'une personne nuisible). Les suppôts d'un tyran, et par ext. de la tyrannie. 2. agent, partisan, serviteur. Loc. cour. Suppôt de Satan, du diable : démon; personne méchante.
⊗ HOM. Suppo (suppositoire).

suppôt nom masculin (latin suppositus, placé au-dessous) Littéraire Complice des mauvais desseins de quelqu'un ; serviteur d'une mauvaise cause : Les suppôts d'un dictateur.suppôt (expressions) nom masculin (latin suppositus, placé au-dessous) Littéraire Suppôt de Satan, du diable, personne nuisible, méchante. ● suppôt (synonymes) nom masculin (latin suppositus, placé au-dessous) Littéraire Complice des mauvais desseins de quelqu'un ; serviteur d'une mauvaise cause
Synonymes :
- séide

suppôt
n. m. Litt., péjor. Suppôt de: partisan acharné de (qqn, qqch de nuisible, néfaste). Un dangereux suppôt de la subversion.
Loc. Suppôt de Satan, du diable: démon.

I.
⇒SUPPÔT1, subst. masc.
A. — HIST. Personne qui, appartenant à un corps, à une compagnie, à titre secondaire, remplissait certaines fonctions pour le service de ce corps; celui qui en secondait un autre ou remplissait des fonctions de subalterne. Suppôt de l'Université. En voyant arriver sur leur territoire les suppôts de la gabelle, cette armée fiscale qui ne subsiste que de vexations, de saisies, de contraintes, etc., ces mêmes provinces accèderaient à la résolution de l'Anjou (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 247). L'adversaire du jeune homme arrive, et, de la manière du monde la plus noble et la plus généreuse, commence par faire lâcher prise aux suppôts de la justice en les payant (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p 142).
P. anal., plais. Suppôt d'Esculape. Médecin. La plaie avait peu saigné. L'épanchement s'était fait en dedans; le suppôt d'Esculape débrida les lèvres de la blessure et la sonda (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 432).
B. — Péjoratif
1. Celui qui assiste un autre, qui se fait le complice de ses mauvais desseins, de ses mauvaises actions. Mithridate, roi de Pont, achetait à Rome des suppôts et créatures à la douzaine (L. DAUDET, Police pol., 1934, p. 322). Pas de vie de Communauté, pas de relations avec les ennemis de la République, ni avec les prêtres réfractaires, suppôts du Pape et des tyrans (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 5e tabl., 5, p. 1698).
2. Partisan passionné d'une mauvaise cause; adepte. Suppôt de la tyrannie, du despotisme. Je signale les fripons publics, les fourbes, les machinateurs, les suppôts de l'aristocratie et du despotisme (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1833, p. 600). On accusait Dubreuilh tantôt d'être un crypto-communiste, tantôt un suppôt de Wall Street (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 470).
En partic.
P. plaisant. Suppôt de Bacchus. Ivrogne. (Dict. XIXe et XXe s.).
Suppôt de Satan, du démon, du diable, de l'enfer. Être pervers et malfaisant. La femme est le grand péril, la grande tentation, le grand suppôt du diable, le grand démon. C'est le péché, c'est le mal, elle et ce qu'elle inspire, l'amour! Sa beauté est une épreuve, son esprit un piège, sa sensibilité un maléfice (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 156). Ce gaillard-là, sous ses dehors d'honnête homme, il y avait fort à parier que c'était un suppôt du diable. L'île sentait le roussi (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 196).
Prononc. et Orth.:[sypo]. Ac. 1694, 1718: suppost, dep. 1740: suppôt. Étymol. et Hist. 1299-1307 « subordonné, personne qui est attachée à un corps, à une compagnie et y remplit certaines fonctions » (RUSTICIEN DE PISE, Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, p. 39); 1611 p. ext. suppost du diable (COTGR.); 1668 suppôt de Bacchus (LA FONTAINE, Fables, III, 7, éd. H. Régnier, t. 1, p. 223). Empr. au lat. suppositus part. passé de supponere « placer sous » d'où « placer sous l'autorité de »; suppositus est att. comme subst. au sens de « subordonné » en lat. médiév. (ca 1072 ds LATHAM). Fréq. abs. littér.:79. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 427. — QUEM. DDL t. 11.
II.
⇒SUPPÔT2, subst. masc.
PHILOS. SCOLAST. ,,La réalité substantielle considérée dans sa totalité; l'être lui-même comme étant en soi. Principalement:l'être doué de raison, le sujet, en tant qu'ayant son existence propre`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962).
Prononc. et Orth. V. suppôt1. Étymol. et Hist. Ca 1375 suppost « ce qui existe par soi-même, hypostase, substance » (ORESME, Ciel et Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, p. 314). Empr. au lat. suppositum « ce qui est placé dessous », supin de supponere (v. supposer), att. comme subst. en lat. médiév., au sens de « sujet, hypostase », terme de log. et de théol. (ca 1290 ds LATHAM).

suppôt [sypo] n. m.
ÉTYM. 1380, suppost; suposta « vassal », v. 1298; lat. suppositus « placé au-dessous », de supponere. → Supposer.
———
I
1 Vx. Employé subalterne; subordonné. || Les receveurs des tailles et leurs suppôts (→ Avanie, cit. 3).Celui qui remplit des fonctions pour le service d'un corps, d'une compagnie. || Suppôt de justice (Boileau, Satires, VIII).
2 (Fin XVIe). Mod., littér. Personne qui soutient une personne nuisible. || Les suppôts d'un tyran, et, par ext., de la tyrannie. Agent, fauteur (vx), partisan, serviteur.
3 (V. 1668). Loc. fig. Adepte. — ☑ Par plais. Suppôt de Bacchus (La Fontaine, III, 7) : ivrogne.
Loc. cour. Suppôt de Satan (1663), du diable (1611) : démon; (fig., fam.) personne méchante.
0 — Tu n'entreras pas, suppôt de Satan ! s'écria Manon qui reconnut le procureur général et qui se mit devant la porte du salon. Viens-tu pour tuer Madame ?
Balzac, l'Initié, Pl., t. VII, p. 423.
———
II (XIVe, suppost; lat. suppositum, n. m.). Vx. Ce qui sert de fondement. Substrat, support. || « L'humanité est le suppôt de l'homme » (Furetière, 1690).
Hist. de la philos. La substance avec ses accidents.
HOM. Suppo (abrév. de suppositoire).

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • suppôt — 1. (su pô ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l s se lie : des su pô z insolents) s. m. 1°   Celui qui, membre d un corps, remplit de certaines fonctions pour le service de ce corps. Les imprimeurs et les libraires étaient suppôts de l université …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • SUPPÔT — s. m. Celui qui est membre d un corps, et qui remplit de certaines fonctions pour le service de ce corps. Anciennement les imprimeurs et les libraires étaient suppôts de l université. La justice et ses suppôts. Il a vieilli en ce sens. SUPPÔT, se …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • SUPPÔT — n. m. Il se disait de Celui qui était attaché à un corps, à une compagnie, et qui remplissait certaines fonctions pour le service de ce corps, de cette compagnie. Anciennement les imprimeurs et les libraires étaient suppôts de l’Université. Il se …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • Suppôt de Satan, du diable — ● Suppôt de Satan, du diable personne nuisible, méchante …   Encyclopédie Universelle

  • Suppôt de Satan — Satan Pour les articles homonymes, voir Satan (homonymie). Satan vu par Gustave Doré. « Satan  …   Wikipédia en Français

  • archi-suppot — Docteur …   Le nouveau dictionnaire complet du jargon de l'argot

  • uppôt — suppôt …   Dictionnaire des rimes

  • Expressions Courantes Du Langage Marin — Jargon militaire français Avec la conscription, l armée a constitué en France un creuset culturel. Se trouvaient mélangés dans les mêmes unités des Parisiens, des Occitans, des Bretons ou des Alsaciens. Il se développa un vocabulaire spécifique… …   Wikipédia en Français

  • Expressions courantes du langage marin — Jargon militaire français Avec la conscription, l armée a constitué en France un creuset culturel. Se trouvaient mélangés dans les mêmes unités des Parisiens, des Occitans, des Bretons ou des Alsaciens. Il se développa un vocabulaire spécifique… …   Wikipédia en Français

  • Jargon Militaire — français Avec la conscription, l armée a constitué en France un creuset culturel. Se trouvaient mélangés dans les mêmes unités des Parisiens, des Occitans, des Bretons ou des Alsaciens. Il se développa un vocabulaire spécifique que l on peut… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”